Restauration de Nihonto 日本刀 - Vente de Nihonto et de Bugu 武具 anciens
Traductions et Conseils
FABRICATION DES LAMES DE SABRES JAPONAIS
INTRODUCTION :
L'armement des Samouraï se composait essentiellement de sabres, de lances, d'arcs et de fusils. Mais l'arme de prédilection du Samouraï était le Katana.
Certain forgerons d'armes étaient si habiles qu'on attribuait à certains sabres des pouvoirs surnaturels et parfois même un nom. Leur fabrication impliqué non seulement beaucoup d'habilité et de connaissances techniques, mais aussi tout un rituel. Les forgerons priaient, se baignaient et se purifiaient avant de fabriquer certaines lames.
Au Japon, six cents forges traditionnelles fabriquent encore, selon les techniques ancestrales, le fameux sabre de combat des Samouraï et des Shogun. Lame courbe d'une soixantaine de centimètres de long et à un seul tranchant, le Katana a un rôle tantôt d'apparat, tantôt d'arme réelle. Des maîtres d'armes continuent a en enseigner les rituels de combat. Car en le maniant, l'élève apprend à "Forger son âme.
LES DIFFÉRENTS TYPES D'ASSEMBLAGE D'ACIERS POUR LA RÉALISATION DE LA LAME D'UN KATANA :
On sait que les lames des sabres sont faites de laminages de plusieurs métaux différents, que ce soient des aciers durs (Hagane), des aciers intermédiaires (Kawagane) ou tendres (Shingane).
En plus des lames réalisées avec un seul acier plié, les sabres japonais de haute qualité sont également composés de différentes couches distinctes de différents types d'acier (Plus ou moins durs).
Cette technique de fabrication utilise différents types d'acier, pour accentuer les caractéristiques souhaitées dans différentes parties du sabre, au-delà du niveau offert par le traitement thermique différentielle (Trempe).
Les aciers utilisés ont des propriétés mécaniques différentes et c'est en assemblant différentes nuances (Le Shingane (Acier tendre), le Kawagane (Acier intermédiaire) et le Hagane (Acier dur), que l'on obtient une lame à la fois résistante et tranchante.
L'acier est du fer contenant du carbone : plus il y en a, plus dur est l'acier. La plupart des forgerons du Japon travaillent avec une forme particulière d'acier appelée Tamahagane. Cet acier est produit quasi exclusivement par un fourneau simple, appelé Tatara, à Yokota, dans le Honshu. C'est la NBTHK (Nihon Bijutsu Token Hozon Kyokai) qui en a la charge. Cette "Société pour la préservation du sabre d'art Japonais" a été fondée en 1960 : elle étudie et préserve les lames antiques, et elle organise tous les ans de très importants concours pour les forgerons, les polisseurs, les fabricants de fourreaux et les graveurs\sculpteurs sur métal.
Le principe du Tatara repose sur la propension du fer, chauffé à très haute température, à se combiner avec le carbone à proximité afin de produire de l'acier. Dans un Tatara, c'est du charbon qui va fournir ce carbone. Malgré l'efficacité du fourneau, le Tamahagane obtenu est relativement grossier et le forgeron doit le raffiner par martelage pour réduire le taux de carbone et en faire un métal utilisable pour forger un sabre.
LES ASSEMBLAGES :
Il y a presque un nombre infini de façons dont les aciers pourraient être assemblés, qui souvent varie considérablement d'un forgeron de forgeron. En général, le barre plus dure en acier est martelé, étirée et pliée en "U", puis l'acier de base très doux est inséré dans le "U". Ensuite, ils sont forgés et martelés pour les souder ensemble, tout en donnant la forme de base de la lame. À la fin du processus, les deux pièces d'acier sont fusionnées, mais conservent leurs différences de trempabilité. Les types de construction les plus complexes sont en général trouvé sur des lames anciennes, avec la grande majorité des armes modernes étant composé d'une section unique ou au plus deux ou trois sections. Une autre façon de procéder, est d'assembler les différentes pièces en un bloc, en les forgeant et en les soudent ensemble, puis étirer l'acier pour en faire une lame, de telle sorte que les différents aciers soient correctement répartis. Cette méthode est souvent utilisée pour les modèles complexes, elle permet d’avoir une lame avec laquelle, l’on peut parer sans crainte d'endommager le bord de la lame. Pour les types de Honsanmai ou Shihozume, des morceaux d'acier dur sont ajoutés à l'extérieur de la lame d'une manière similaire. Les types de Shihozume et Soshu sont assez rares.
Les différents types d'assemblages que l'on peut retrouver, le Maru, le Soshu Kitae, le Kobuse, le Sanmai, le Tamahagane, etc.
KITAE : LA FORGE
Le forgeage d'une lame de sabre japonais comporte un grand nombre d'étapes. Le forgeron améliore la qualité du métal à la fois en le comprimant pour en chasser les impuretés et en sélectionnant les morceaux de métal à partir de leurs caractéristiques de dureté.
Les étapes de fabrication d'un sabre japonais :
La première étape consiste à prendre chaque bout du Tamahagane et à l’aplatir sous forme de galettes de 5 à 7 millimètres d’épaisseur et d’environ 10 à 20 cm de diamètre. Chacune des galettes est chauffée au rouge puis plongée dans l’eau froide. Cette galette ainsi trempée est brisée de nouveau en petites galettes de 4 à 6 centimètres de long.
Chaque galette est examinée attentivement sur sa tranche, celles qui se brisent facilement et dont la cassure présente un grain grisâtre sont fortement carburées (et serviront à fabriquer l'acier dur), celles qui présentent un grain blanc sont faiblement carburées (et serviront à fabriquer la partie centrale de l'arme contenant l'acier souple).
La deuxième étape consiste à faire au minimum deux briques à partir de ces galettes. Chacune des briques est aplatie à haute température et brisée en petits morceaux. Cette étape répétée plusieurs fois sert entre autres à évacuer les impuretés du métal et à répartir les galettes en fonction de leur dureté.
Une fois le résultat jugé convenable, le forgeron refait une brique qu’il va plier de nombreuses fois.
Les briques sont feuilletées individuellement, une bonne quinzaine de fois, pour épurer le métal. Selon les forgerons, le feuilletage peut aller jusqu’à 32 000 couches, en fait, le pain de métal est martelé, allongé, puis replié sur lui-même 23 fois en accord avec la tradition, puis ces couches sont intimement soudées les unes aux autres à la forge par martelage équilibré sur chaque face.
Le résultat de cette étape ne sera visible que plus tard: c’est ce qui déterminera le Hada (Grain de l’acier). Bien sûr, la méthode change en fonction du type de Hada que l’on recherche, mais chaque école possède ses propres techniques, ce qui nous permet de les différencier. Contrairement à une légende largement répandue, le nombre de pliages est limité car sinon le métal serait trop condensé et perdrait de sa souplesse.
Une fois que les différentes briques ont été feuilletées suffisamment de fois, le forgeron les assemble en fonction du modèle voulu. Il soude ces différentes parties entre elles et allonge le tout.
Une fois la lame allongée et considérée comme prête, le forgeron prépare sa lame pour la trempe.
TSUCHIOKI : LA PREPARATION DU HAMON
Le Hamon est sur le sabre la ligne qui sépare la partie trempée (Yakiba) du reste de la lame. La trempe est très importante car seul l'acier trempé peut être aiguisé et garder ensuite son tranchant.
Mais si toute la lame était ainsi, elle serait trop cassante pour le combat. Le sabre Japonais a pour caractéristique un trempage de la seule partie coupante, conservant ainsi au corps de la lame une souplesse qui lui permet d'absorber les chocs et de supporter les torsions.
Le problème pour le forgeron est double : premièrement, le tranchant doit être dur (mais sans excès), et cela dépendra de la température de la forge, du taux de carbone de l'acier, et de la méthode de trempage.
Deuxièmement, un sabre Japonais doit être conforme aux canons esthétiques de la tradition. La zone de transition entre la partie dure du tranchant, laiteuse (cristaux de martensite) et le reste de la lame n'est pas faite au hasard : elle est sous le contrôle total artistique du forgeron. C'est une partie essentielle du rendu esthétique final, et c'est également une sorte de signature, identifiant sinon le forgeron, du moins son école. 53 types de Hamon sont recensés.
Pour réaliser la trempe et dessiner ainsi le Hamon, le forgeron recouvre la lame d'un mélange d'argile réfractaire, de poudre de charbon de bois et de poudre de pierre à polir (Omura), ces 2 derniers composants pour éviter l'éclatement de l'enduit à la chaleur. Cet enduit est soigneusement malaxé : il doit être exempt de bulles ou de grumeaux. Il enduit alors le métal à l'aide d'une spatule, progressivement, en épaississant la gangue vers le dos où elle atteint 20 à 30 mm.
TOGISHI : LE POLISSEUR
Le mot Togishi désigne en japonais l'artisan "Polisseur de lames de sabres ".
Le polissage d'une lame est bien plus qu'un simple aiguisage car il permet surtout de remettre une lame dans sa forme originelle, et de rendre lisible ses caractéristiques. Ce travail est confié à un polisseur spécialisé non seulement dans les techniques de polissage, mais aussi dans la lecture des lames ainsi que dans l'histoire des forgerons et traditions.
Historiquement, les techniques actuelles de polissage des lames sont apparues tardivement pendant l'ère Meiji. On peut expliquer cette évolution par l'importation des systèmes électriques (Donc des lampes) qui permettent au polisseur de travailler avec plus de constance (La technique traditionnelle nécessitait une observation au soleil couchant).
Il existe deux grandes techniques de polissage pour une sabre japonais : Sashikomi et Hadori. Selon la majorité des polisseurs, le deuxième style permet une meilleure approche esthétique de la lame en permettant un meilleur balancement entre le Ji et le Ha.
D'une manière générale, polir une lame se fait en deux étapes, la première appelée Ji-togi permet de retravailler la forme de la lame et de la nettoyer de sa rouille. La deuxième étape (Shiage) est souvent considérée comme le maquillage de la lame puisqu'elle modifie uniquement le côté esthétique de la lame.
LES VINGT PRINCIPALES PROVINCES DE FORGE DU JAPON :
LES MEILLEURS FORGERONS DU JAPON :
Les lames japonaises sont réputées dans le monde entier pour leur tranchant exceptionnel. Malgré l’abondance de documentation sur ce sujet passionnant, le classement des lames et des forgerons, établi par Asaemon Yamada reste peu connu en dehors du Japon. Tout amateur qui s’intéresse aux Nihonto (Sabres) ou qui souhaite acquérir un véritable Katana doit tenir compte de cette liste.
De nos jours, ce sceau permet de reconnaitre les meilleures lames japonaises, ou Katana) ou qui souhaite acquérir un véritable Katana doit absolument tenir compte de cette liste.
Historiquement, les sabres japonais étaient testés par des experts du maniement du sabre (Otameshigoyo). Leur travail consistait à effectuer, à la demande du forgeron ou de son client, des tests de coupe, ou "Tameshi-giri", sur des rouleaux de paille, des tiges de bambou, des casques et des pièces d’armures, ou sur des prisonniers condamnés à mort.
Les meilleures lames et forgerons étaient ainsi classés en quatre catégories :
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Les lames supérieures
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Les grandes lames
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Les très bonnes lames
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Les bonnes lames
Le classement fut modifié à de nombreuses reprises avec la venue de nouveaux forgerons dont les talents surpassaient ceux de leurs ainés. Il arrivait également que des Otameshigoyo aient des avis divergents sur certaines lames. Mais la version définitive de la liste des lames supérieures, qui fait encore autorité aujourd’hui, fut établie vers la fin de l’époque d’Edo par Asaemon Yamada (Kubigiri Asaemon Token Oshigata). La famille Yamada était une dynastie d’Otameshigoyo réputée, et Asaemon Yamada était le testeur de lame le plus célèbre de son époque.
Son classement des 14 meilleurs forgerons (Lames supérieures) de l’histoire du Japon est le suivant :
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Nagasone Kotetsu : célèbre forgeron du 17ème siècle de la ville de Fukui.
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Nagasone Okimasa : fils adoptif et disciple de Kotetsu.
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Kanemoto Magoroku : célèbre forgeron du 16ème siècle de la région de Mino.
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Kunikane Sendai : grand forgeron du 17ème siècle de la région de Sendai.
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Sukehiro Soboro : grand forgeron du 17ème siècle de la région d’Osaka.
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Tadayoshi Hizen : célèbre forgeron du 16ème siècle de la région de Nagasaki.
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Tadayoshi Mutsunokami : troisième génération de disciple de Hizen au 17ème siècle.
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Nagayuki Tatara : célèbre forgeron du 17ème siècle dans la région d’Osaka.
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Nagamichi Miyoshi : célèbre forgeron du 17ème siècle dans la région de Niigata.
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Hidemitsu Osafune : célèbre forgeron du 17ème siècle dans la région de l’ouest d’Osaka.
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Masaie Mihara : célèbre forgeron du 16ème siècle dans la région d’Osaka.
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Motoshige Osafune : célèbre forgeron du 14ème siècle dans la région de l’ouest d’Osaka.
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Kanemitsu Osafune : célèbre forgeron du 14ème siècle dans la région de l’ouest d’Osaka.
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Kanesada Izuminokami : grand forgeron du 16ème siècle dans la région de Mino.
Les Katana forgés par les forgerons ci-dessus sont rares, voire pour certains, presque introuvables aujourd’hui. Mais vous pouvez trouver des lames de moins grand renom, dignes héritières de la tradition de forge japonaise.